Imaginez une journée de Catherine LOUIS : se lever tôt (malheureusement !) pour petit-déjeuner avec ses filles qui partent à l'école, vocaliser dans la salle de bains, se précipiter dans l'atelier, saisir au vol (avec un crayon, un pinceau, une brosse à dents) les images qui, depuis des jours, s'animent dans sa tête, descendre éplucher deux pommes de terre et trois carottes pour la soupe, regrimper (un peu moins alerte déjà) les marches qui mènent à l'atelier, découper, déchirer, composer, ah... ne pas oublier le courrier, les fax, les coups de téléphone... Et la soupe qui brûle ! Vite, finir de préparer le repas, les enfants rentrent à l'instant... Et puis, merci à l'inventeur de la machine à laver la vaisselle, grâce à lui, une demi-heure de sieste, avant de regrimper à l'atelier pour peaufiner la maquette d'un livre, ou essayer de nouvelles techniques d'illustration. Appel à l'aide à Abdé, son mari, pour un problème informatique (car elle essaye sans cesse de nouveaux outils, et l'informatique en propose sans cesse d'inédits). Une pause pour jouer de l'accordéon ou chanter un air de Pergolèse. Les enfants rentrent de l'école. La mère de famille entre en action : goûter, transport pour le cours de musique ou l'atelier de théâtre... Jusqu'au soir, avant de voler quelques moments à la nuit pour revenir à l'illustration, à cet autre univers qui puise dans le nôtre, mais ouvre aussi à l'imaginaire, à ce que l'œil ne voit pas.